Table ronde de clôture des Grands Voisins

Déjà la ville inclusive

11 novembre 2020

© Les Grands Voisins


« Comment construire la ville inclusive de demain ? » La table ronde, à l’intitulé sans équivoque, a marqué début octobre la conclusion de l’aventure des Grands Voisins. La soirée a permis de dégager les enseignements essentiels d’une expérience urbaine unique, déjà source d’inspiration d’autres projets solidaires.

En clôture de leur occupation temporaire, Les Grands Voisins ont souhaité un dernier échange avec tous ceux qui s’y sont impliqués d’une manière ou d’une autre … ou qui prendront le relais demain. Dans la grande salle de la Pouponnière, la soirée animée par Frédéric Vuillod, fondateur de Mediatico.fr, réunissait : Carine Petit, maire du 14e arrondissement, qui a porté l’initiative, les représentants des trois associations – Aurore, Yes We Camp, Plateau urbain – qui lui ont donné vie pendant cinq années, les représentants de la Ville de Paris, de la préfecture de Région et de Paris et de P&MA. Emmanuelle Wargon, ministre déléguée chargée du Logement, est intervenue en fin de soirée pour clôturer les échanges et souligner l’engagement de l’État en faveur de l’urbanisme transitoire : « une solution innovante, face à l’accroissement des besoins d’accueil d’urgence, car elle intègre les personnes fragiles dans des lieux de vie citoyenne et culturelle ».

L’apport de l’occupation temporaire au futur quartier Saint-Vincent-de-Paul a d’emblée été salué par Jean-François Danon, directeur général de Paris & Métropole Aménagement, aménageur du futur quartier. Il se traduit notamment dans l’intégration d’un programme solidaire d’hébergement d’urgence et la diversification des usages et fonctions dans une programmation initialement essentiellement résidentielle. Ce sont ensuite les conditions de la réussite de l’expérience des Grands Voisins qui ont été discutées. La première d’entre elles, unanimement soulignée, est la confiance tôt développée entre partenaires associatifs et institutionnels. L’autre facteur-clé est à rechercher, pour plusieurs des intervenants, dans le volume et l’intensité des initiatives développées, suffisants pour produire un impact réel sur la vie urbaine et sociale locale, et, plus largement, interpeller les publics parisiens.


© Les Grans Voisins


Tous ces bienfaits, amplement rappelés, ne pouvaient qu’amener à la question, désormais première, de la reproductibilité des Grands Voisins. Si l’opération demeurera unique par la conjonction des circonstances, d’autres initiatives s’en inspirent déjà. L’État, a rappelé Emmanuelle Wargon, vise ainsi la réalisation de 300 tiers-lieux ou « Fabriques de territoire » dont 150 dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville.  Au niveau francilien, Magali Charbonneau, préfète, directrice de cabinet du préfet de l’Ile-de-France, préfet de Paris, a évoqué, elle, la création de logements éphémères dans un certain nombre de sites en mutation à terme, avant que les projets définitifs ne s’y développent. La ville de Paris s’est fortement impliquée, elle aussi dans l’appropriation des questions d’urbanisme transitoire. Léa Filoche, adjointe à la maire de Paris en charge des solidarités, de la lutte contre les inégalités et contre l’exclusion, n’a pas manqué de saluer, à cet égard, le rôle précurseur des Grands Voisins. D’ailleurs, a-t-elle rappelé, c’est à La Lingerie que la charte parisienne pour le développement de l’urbanisme transitoire au sein de la capitale a été signée dès août 2019. Aurore, Yes We Camp, Plateau urbain, les trois associations initiatrices des Grands Voisins, ont ainsi pu recréer, dans la caserne Exelmans dans le 16e arrondissement, un lieu d’accueil ouvert au quartier, dans l’esprit de leur première expérience. 

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